- fâché
-
• XVe; de fâcher1 ♦ Fâché de, qui est désolé, regrette. ⇒ désolé, navré. Je suis fâché de ce contretemps. — Fâché que (et subj.), de (et inf.). Je ne serais pas fâché qu'il parte, de le voir partir : je serais heureux qu'il parte.2 ♦ Mécontent. Elle serait fâchée si je ne venais pas. ⇒ vexé. « Je suis donc fâché d'être médiocre. Oui, oui, je suis médiocre et fâché » (Diderot). Il a un air fâché. ⇒ contrarié. — Fâché contre qqn, en colère contre lui.3 ♦ Fâché avec qqn, brouillé. Ils sont fâchés à mort depuis dix ans (cf. En mauvais termes, en froid). — Fam. Être fâché avec qqch., ne plus rien y comprendre, être incompétent. Il est fâché avec l'orthographe.⊗ CONTR. Content, heureux, satisfait.fâché, éeadj.d1./d Mécontent, irrité. Un air fâché.d2./d Brouillé. Il est fâché avec moi.⇒FÂCHÉ, ÉE, part. passé et adj.I.— Part. passé de fâcher.II.— Emploi adj.A.— Qui regrette, qui est navré (de).— Fâché de + inf. Fâché d'apprendre (qqc.). Je suis fâché de recevoir madame sans mon habit (VIGNY, Serv. et grand. milit., 1835, p. 39). Je suis fâché de vous quitter si tôt, dit l'abbé Demange sur le seuil (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 125).— Fâché que + subj. :• 1. ... le sauvage (...) leur dit : « Étrangers, j'ignorois votre présence parmi nous. Je suis fâché que mes yeux ne puissent vous voir; j'aimois autrefois à contempler mes hôtes et à lire sur leurs fronts s'ils étoient aimés du ciel ».CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 113.— P. iron. N'être pas fâché de, que. Se réjouir discrètement. Au fond tu ne serais pas fâché qu'on offense encore un peu plus le pape (PROUST, Temps retr., 1922, p. 761). Ils n'étaient pas fâchés de faire sentir leur puissance à cette altière bourgeoisie qui les traitait comme des parvenus (SARTRE, Nausée, 1938, p. 63).B.— Qui est en colère, qui manifeste la colère. Regard, ton, air fâché; voix fâchée. L'écolier resta un moment silencieux, le doigt à l'oreille, l'œil fixé à terre, et la mine fâchée (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 316). Elle serait certainement très fâchée si on ne lui remettait pas ce mot (PROUST, Swann, 1913, p. 29).— Fâché contre. Il faut que je vous voie maintenant si fâchée contre moi pour attacher de l'importance à... (BERNANOS, Dialog. Carm., 1948, 2e tabl., 6, p. 1595).C.— Qui est en désaccord (avec quelqu'un) de manière assez durable. Elle me quitta presque fâchée (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 44) :• 2. Ils avaient eu des affaires ensemble au sujet d'un licol, autrefois, et ils étaient restés fâchés, étant rancuniers tous deux.MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Fic., 1883, p. 124.— Emploi subst. Quand vint Raoul, elle [Florine] joua la fâchée avec lui (BALZAC, Fille d'Ève, 1839, p. 130). Bossuet faisait le fâché ou l'était un peu (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 12, 1857, p. 43) :• 3. ... Puis, poussant à la fois leurs grands cris de cigales,Ils jetaient pour adieux des clameurs sans égales,Si bien qu'apparaissant tout rouges de courrouxDe vieux fâchés criaient : « Serpents! vous tairez-vous! »DESB.-VALM., Poés. posth., 1859, p. 319.Fréq. abs. littér. :1 979. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 468, b) 4 032; XXe s. : a) 2 742, b) 1 646.fâche [fɑʃ] n. f.ÉTYM. XXe; « contrariété », déb. XVIe; déverbal de fâcher.❖0 Mais justement, à ce moment-là, il y a eu de la fâche dans la famille, à ce que m'a dit mon père (…)Proust, À la recherche du temps perdu, in G. L. L. F.
Encyclopédie Universelle. 2012.